Frédéric Cochet - Ingénieur Paysagiste et Pépiniériste
 
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Maladies du Pommier

Le Pommier a une aire de culture très étendue, ce qui laisse supposer qu’il est capable de s’adapter à un très grand nombre de situations climatiques et pédologiques.

Il craint moins le gel que les grosses chaleurs et préfère les climats humides aux climats secs.

Il faut éviter de l’installer dans une terre trop compacte et mal drainée ; ces conditions mises à part, il peut s’adapter à presque tous les types de sols.

 

Le Carpocapse - Pommier

Appelé ver des pommes c’est en réalité une chenille, connue depuis des siècles. L’augmentation très forte de sa population en fait aujourd’hui l’insecte le plus nuisible des vergers de Pommes et de Poires, et ce particulièrement dans le Midi de la France où quatre ou cinq générations peuvent se succéder sur une même année.

Localisation et périodicité :

On l’observe en été, dans les fruits, de la formation des jeunes fruits à la récolte.

Les fruits, dont les chenilles s’alimentent, sont soit véreux, soit chutent prématurément si l’attaque a été précoce.

Stratégie de lutte : (voir détail des traitement dans le calendrier).

Préserver les oiseaux et les chauves-souris au verger en leur laissant des abris et niches naturelles.

Ramasser et éliminer le plus rapidement possible les fruits véreux.

Placer des bandes de carton ondulé dès le mois de mai autour des troncs afin de piéger les larves, bandes à brûler à l’automne.

Placer des pièges englués à phéromones dans les arbres afin de piéger les adultes et surtout de repérer les vols pour pouvoir traiter.

Pulvériser si possible en alternance une solution à base d’un virus (virus de la granulose) qui parasite la larve du carpocapse, ou d’une bactérie (Bacillus de Thurengensis).

Pulvérisation de kaolin sur l’arbre pour diminuer l’appétence du végétal.

Sur des arbres conduits en petite forme, l’ensachage des fruits ou de l’arbre en son entier (technique utilisée en verger professionnel) fonctionne très bien.

 

Oidium - Pommier

Ce champignon entrave le développement de tous les organes de l’arbre. Il est particulièrement favorisé par des températures chaudes et un air sec, ainsi que tout stress hydrique qui affaiblit la plante.

Localisation et périodicité :

Sur bourgeons et boutons floraux on observe des déformations et donc une croissance entravée, et un dessèchement de la fleur.

Sur les feuilles il apparaît sous forme d’amas farineux blancs, le feuillage prend alors un aspect crispé et grillé en été.

Cela peut, si l’on ne fait rien, toucher également les fruits, en cas de forte attaque.

Stratégie de lutte :

Sélectionner des variétés résistantes

Bien irriguer vos arbres en période chaude

Maintenir une fumure bien équilibrée

Traiter au soufre à partir de la chute des pétales puis lors du durcissement du noyau et jusqu’à la récolte en cas de pression forte de la maladie

Pour la description des traitements à effectuer mois par mois se reporter au calendrier

 

Pucerons - Pommier

Les pucerons affaiblissent l’arbre en réduisant sa capacité photosynthétique par enroulement et / ou chute des feuilles, et par l’apparition de fumagine s’installant sur le miellat sécrété par ces insectes. De plus les piqûres de l’insecte gênent fortement la croissance des pousses qui se nécrosent et se recroquevillent.

Localisation et périodicité :

Sur jeunes pousses, en général, les fortes attaques ont lieu au printemps, souvent amoindries en été par la présence de prédateurs.

Les rameaux ont un aspect collant dû au miellat sécrété par les pucerons

Souvent on observe une apparition éventuelle de fumagine (champignon noir qui reste à la surface des feuilles) sur l’exsudat de miellat des pucerons.

 

Attaques de pucerons verts :

Infestation de l’extrémité des pousses et arrêt de croissance.

Enroulement des feuilles sans changement de couleur.

Aspect collant dû au miellat sécrété par les pucerons.

Apparition éventuelle de fumagine sur le miellat.

 

Attaques de pucerons lanigères :

Infestation des rameaux, et des collets des arbres.

Présence d’un duvet blanchâtre et cireux sous lequel se trouvent les pucerons.

Déformation de l’écorce.

 

Attaques de puceron des galles rouges ou pou de San José:

Infestation de l’extrémité des pousses.

Déformation des feuilles et coloration rougeâtre.

Piqûres rouges très caractéristiques sur les fruits.

 

Attaques de puceron cendré :

Déformation des pousses.

Dessèchement des fleurs.

Enroulement et jaunissement des feuilles.

Déformation possible des fruits.

Aspect collant dû au miellat sécrété par les pucerons.

Apparition éventuelle de fumagine sur le miellat.

Stratégie de lutte :

Traiter en hiver avec une huile blanche pour détruire les formes hivernantes.

Eviter les excès d’azote ainsi que les carences en différents éléments nutritifs, tout problème de croissance végétative se traduit souvent par une attaque de puceron. Ceci est donc également valable pour le choix du porte greffe ou du sol qui a une influence directe sur le bon développement de vos arbres.

Favoriser l’implantation de leurs ennemis naturels (chrysopes, syrphes, coccinelles, mésanges, fauvettes...) en laissant un lieu en friche dans le jardin ainsi que des haies, des buissons ou des bois morts.

En tout début d’attaque, (si cela n’est pas dû à un excès d’eau dans le sol) arroser copieusement l’arbre.

Poser des bandes engluées ou des anneaux de glu autour du tronc pour éviter la montée des fourmis (qui entretiennent les colonies et les protègent des prédateurs). Pour cela il faut impérativement protéger le tronc en l’entourant d’un scotch large (scotch à cartons), pour protéger l’écorce des brûlures de la glu. Appliquer un anneau de glu sur le haut du scotch (s’il y a des coulures elles restent sur la partie basse de la bande).

Le badigeonnage des troncs en hiver ou l’application d’huiles blanches en hiver détruit les œufs qui hibernent sous les écorces, et les bourgeons, ainsi que les colonies de lanigères en saison.

Un insecticide végétal type roténone ou pyrèthre viendra facilement à bout de ces parasites si vous le réalisez assez tôt avant l’enroulement des feuilles.

Traditionnellement le savon noir est utilisé et donne de bons résultats, on peut également l’associer avec un peu d’alcool à 90 °.

En cas de problème persistant appliquer les traitements décrits dans le calendrier des traitements.

 

Tavelure - Pommier

C’est la maladie la plus grave des arbres à pépins, son apparition n’est pas systématique d’une année à l’autre et dépend de la sensibilité de la variété, du climat (elle est favorisée par les hivers pluvieux), du sol et du lieu (les sols compacts et froids sont favorables à son développement ainsi que les secteurs humides, comme la proximité d’une rivière).

 

Localisation et périodicité :

Sur feuilles et sur rameaux des taches gris brunâtre apparaissent, surtout sur la face inférieure, qui se crevasse et se dessèche.

En cas d’attaques sévères, les feuilles jaunissent et chutent prématurément, les bois peuvent porter des stigmates qui ressemblent aux impactes que peuvent avoir les grêlons. Les extrémités de rameaux peuvent se dessècher.

Sur fruits, en cas d’attaque précoce, le pédicelle floral se dessèche, les fruits, de la taille d’une noisette peuvent chuter en grand nombre.

En cas d’attaque plus tardive, des taches noirâtres apparaissent sur les fruits ainsi que des crevasses très caractéristiques.

Cette maladie est présente à l’état actif durant toute la période végétative.

Hors saison les conidies hibernent sous forme de spores dans le verger au niveau du sol, des troncs, des branches et bien entendu sur les fruits momifiés.

Cette maladie est très fortement propagée quand les températures permettent la germination des spores, par les projections des gouttes d’eau de pluie.

 

Stratégie de lutte : (voir détail des traitements dans le calendrier).

Maintenir des distances de plantation suffisantes entre les arbres, et des formes de conduite bien aérées, ainsi qu’une taille régulière d’éclaircie et de maintien ouvert de la couronne.

Eviter les excès d’azote.

Eviter les variétés sensibles.

Eliminer du verger et brûler les fruits atteints. Les feuilles malades tombées peuvent être évacuées, parfaitement compostées. Si le sol est bien vivant la faune et la flore devraient permettre une décomposition rapide et sans problème. Un passage de tondeuse fait, aussi, bien l’affaire.

Eviter de laisser le sol nu sous l’arbre (mulching / semis d’engrais vert).

Traitement cuprique hivernal et traitement cuprique avec un dosage très léger avant floraison.

Traitements au cuivre après floraison.

L’argile, le silicate de soude et les algues sont aussi utilisés en pulvérisation sur la couronne en période végétative.

Badigeonner vos troncs et les branches durant l’hiver. (Voir recette et utilisation du badigeon).

 

Maladies et ravageurs occasionnels - Pommier

Acarien rouge

Les acariens sont rarement problématiques dans les vergers conduits en culture biologique du fait de la présence de leurs prédateurs naturels.

Localisation et périodicité :

Sur les feuilles et sur les fruits du printemps à l’automne.

Les feuilles se décolorent et deviennent vert jaune puis grisâtres. S’ensuit une chute prématurée et donc un développement entravé du fruit.

Stratégie de lutte :

Eviter l’emploi d’insecticides qui détruisent facilement leurs prédateurs naturels.

En cas de nécessité, pulvériser du pyrèthre et/ou de la roténone

 

Anthonome

Les dégâts de ce petit coléoptère peuvent être importants en cas de printemps humide.

Localisation et périodicité :

Sur boutons floraux et fleurs au printemps.

Les fleurs dévorées par la larve de cet insecte apparaissent brunies et desséchées et prennent un aspect de clou de girofle caractéristique.

Stratégie de lutte :

Favoriser la présence de Mésanges, Bouvreuils, Fauvettes, etc... qui sont les prédateurs naturels de cet insecte.

Les traitements au soufre pratiqués contre la tavelure ont un effet répulsif.

Traitement au pyrèthre et/ou roténone juste avant la floraison.

 

Monilioses

Elle est plus ou moins présente dans tous les vergers. Sa propagation est favorisée par un microclimat humide, ou lors des années particulièrement pluvieuses.

Localisation et périodicité :

Cette maladie se développe à partir du début de la floraison (surtout par printemps pluvieux) et durant toute la période de développement des fruits sur les arbres.

Elle est localisable sur les fleurs, par un dessèchement de ces dernières qui servent de portes d’entrée à la maladie.

On peut observer également un dépérissement de l’extrémité des rameaux ou éventuellement des branches entières dans les cas les plus graves.

Sur le fruit la maladie est le plus facilement repérable, mais c’est souvent trop tard pour intervenir, préparez vous pour l’année prochaine. Il s’agit alors de pourriture brune molle plus ou moins généralisée sur l’ensemble du fruit, à n’importe quel stade. La maladie forme des cercles concentriques de coussinets blanchâtre à grisâtres souvent autour d’une blessure parfois même légère. Ensuite le fruit se dessèche et se ratatine (momification) et reste le plus souvent attaché à l’arbre jusqu’au printemps.

Stratégie de lutte : (voir détail des traitements dans le calendrier).

Maintenez des distances de plantation suffisantes entre les arbres (variable selon les portes greffes), et des formes de conduite bien aérées, ainsi qu’une taille régulière d’éclaircie et maintenez la couronne ouverte.

Eliminez et détruisez des parties atteintes (rameaux et fruits momifiés).

Favorisez les variétés peu sensibles ou à floraison tardive.

Eviter tout type de blessure sur les arbres.

Eviter tout apport de foliaire contenant de l’azote, les purins de plantes...

Réalisez un éclaircissage des fruits, dédoubler les fruits qui se touchent (les années de forte charge on n’éclaircit jamais suffisamment les arbres).

Récolte par temps sec pour éviter la propagation du champignon.

Traitement cuprique à la chute des feuilles, au débourrement, peu avant floraison et juste après nouaison.

Pour la description des traitements à effectuer mois par mois se reporter au calendrier.

Le semis de raifort au pied des arbres ou la pulvérisation d’infusion de racines et feuilles sur fleurs ayant été endommagées par la pluie, gène la germination du Monilia (à essayer je n’ai pas de retour concret sur cette pratique).

Pulvérisation d’extrait de prêle dès la floraison.

 

 

Hoplocampe

Les dégâts peuvent être importants si la pullulation de l’insecte n’est pas régulée par ses ennemis naturels. La larve est reconnaissable à son odeur de punaise.

Localisation et périodicité :

Sur fruits, du printemps, à la fin de l’été.

La jeune larve creuse une galerie tout autour du fruit, qui s’élargit au fur et à mesure que le fruit grossit et prend un aspect liégeux.

La larve plus âgée creuse un trou arrondi qui donne accès à une cavité emplie de ses excréments. Les fruits ainsi atteints cessent de croître et chutent prématurément.

Stratégie de lutte :

Préservez les ennemis naturels de l’hoplocampe.

Réalisez vous-même les pièges, format : 30 cm par 30 cm, d’un blanc très lumineux et engluez les. Posez les environ 1 semaine avant la floraison.

Traitement au pyrèthre et/ou à la roténone en fin de floraison.